21/07/2007

Cien años de Soledad visto por Milán Kundera


Un inédito de Milan Kundera “La Novela y su procreación”, por ahora en francés.

"C'est en relisant Cent ans de solitude qu'une idée étrange me vient: les protagonistes des grands romans n'ont pas d'enfants. A peine un pour cent de la population n'a pas d'enfants, mais au moins cinquante pour cent des grands personnages romanesques quittent le roman sans s'être reproduits. Ni Pantagruel, ni Panurge, ni don Quichotte n'ont de progéniture. Ni Valmont, ni la marquise de Merteuil, ni la vertueuse Présidente des Liaisons dangereuses. Ni Tom Jones, le plus célèbre des héros de Fielding. Ni Werther. La plupart des protagonistes de Stendhal sont sans enfants (ou n'ont jamais vu leurs enfants); de même que beaucoup des héros de Balzac; et de Dostoïevski; et au siècle récemment passé, le protagoniste d 'A la recherche du temps perdu, et, bien sûr, tous les grands personnages de Musil, Ulrich, sa soeur Agathe, Walter, sa femme Clarisse, et Diotime; et Chveïk; et tous les protagonistes de Kafka à l'exception du très jeune Karl Rossmann qui a engrossé une bonne, mais c'est précisément pour cela, afin d'effacer l'enfant de sa vie, qu'il s'enfuit en Amérique et que le roman peut naître. Cette infertilité n'est pas due à l'intention consciente des romanciers; c'est l'esprit de l'art du roman (ou le subconscient de cet art) qui répugne à la procréation." Leer mas ...


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